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abagisme
- Bénéfices immédiats de l'arrêt |
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Quels que soient l'âge,
le nombre d'années de pratique du tabagisme, la quantité de tabac fumé,
sous quelque forme que ce soit (cigarette, cigare, pipe...)... arrêter de
fumer est un acte positif, efficace, gagnant sur toute la ligne. Qui plus
est, certains effets sont quasi immédiats : par exemple la disparition de
la nicotine et du monoxyde de carbone (en vingt-quatre heures). Cela
signifie entre autres que disparaissent rapidement les risques de spasme
et de thrombose, ainsi que la réduction du taux d'oxygène dans le sang lié
au monoxyde de carbone.
Une réduction de moitié du risque d'infarctus...
Quand on arrête de fumer, on réduit d'au moins 50% le risque relatif
d'être victime d'un infarctus. Un score remarquable comparé à l'impact
de la modification d'autres facteurs de risque sur la survenue
d'infarctus : par exemple, on réduit de 20 % le risque d'infarctus quand
on traite une hypertension artérielle et de 29 % quand on traite une
hypercholestérolémie.
Des effets rapides
Après la dernière cigarette
20 minutes après la dernière cigarette : retour au niveau de base
des chiffres de tension artérielle et du rythme cardiaque,
8 heures après la dernière cigarette : normalisation de
l'oxygénation des cellules, taux de monoxyde de carbone dans le sang
divisé par 2, diminution du risque de spasme coronaire.
24 heures après la dernière cigarette : début de diminution du
risque d'infarctus du myocarde. La nicotine est éliminée de l'organisme,
les poumons commencent à évacuer le mucus et les résidus de fumée.
48 heures après la dernière cigarette : amélioration du goût et
de l'odorat, de la qualité du sommeil.
72 heures après la dernière cigarette : respirer devient plus
facile. Les bronches commencent à se relâcher et l'énergie augmente.
2 semaines à 3 mois après la dernière cigarette : diminution de
la toux et de la fatigue, amélioration du souffle, les terminaisons
gustatives repoussent.
1 à 9 mois après la dernière cigarette les cils bronchiques
repoussent. L'essoufflement diminue de plus en plus et la fonction
pulmonaire est améliorée.
1 an après la dernière cigarette : risque d'accident vasculaire
cérébral équivalent à celui d'une personne n'ayant jamais fumé. Risque
d'infarctus du myocarde diminué de moitié.
5 ans après la dernière cigarette*: risque de cancer du poumon
divisé presque par 2. Risque d'infarctus du myocarde équivalent à celui
des non-fumeurs.
10 à 20 ans après la dernière cigarette : risque de cancer de la
bouche, de l'œsophage et de la vessie proche de celui des non-fumeurs.
L'espérance de vie redevient identique à celle des personnes n'ayant
jamais fumé*.
* En particulier chez les personnes qui ont arrêté de fumer tôt. Un
fumeur qui arrête entre 35 et 44 ans retrouve une espérance de vie
équivalente à celle des non-fumeurs (étude des British Doctors de
Richard Doll : Doll R, Peto R et al. BMJ 2004; 328: 1519-28).
D'après Drs Kamel Abdennbi et Nadia Lahlou
Arrêt du tabac, Médi-Text Éditions
Les bénéfices à attendre de l'arrêt du tabac sont réellement très
importants. Il suffit pour s'en convaincre d'en établir la liste (voir
ci-contre). On peut en outre évaluer les délais qui s'écoulent entre la
dernière cigarette et lesdits bénéfices. Ceux relatifs au domaine
cardiovasculaire sont parmi les plus rapides : vingt minutes pour le
retour au niveau de base des chiffres de tension artérielle et du rythme
cardiaque, huit heures pour la diminution du risque de spasme coronaire,
vingt-quatre heures pour le début de diminution du risque d'infarctus du
myocarde, vingt- quatre heures pour l'élimination de la nicotine de
l'organisme, une année pour que le risque d'accident cardiovasculaire
soit équivalent à celui d'une personne n'ayant jamais fumé et pour une
diminution de moitié du risque d'infarctus du myocarde, cinq ans pour
que ce dernier risque soit équivalent à celui des non-fumeurs.
Les seniors aussi...
Les seniors qui s'arrêtent de fumer retrouvent, au bout d'un an, un
risque de faire un accident vasculaire cérébral équivalent à celui des
non-fumeurs, celui d'être victime d'un infarctus du myocarde diminuant
de moitié. Qui plus est, l'arrêt du tabac est la mesure la plus efficace
pour ralentir le processus d'athérosclérose et une façon efficace de
lutter contre l'artérite des membres inférieurs.
Même après un infarctus, surtout après un infarctus faudrait-il plutôt
écrire, l'intérêt de l'arrêt est évident : après un infarctus du
myocarde, le fait d'arrêter de fumer diminue de 36 % le risque de décès
et de 32 % le risque de récidive d'infarctus, résultat dû à la cessation
des effets du tabac sur la thrombose et le spasme coronaire et la
disparition du monoxyde de carbone (Référence Critchley JA,
Capewell S JAMA 2003: 290: 86-97).
Le bénéfice se vérifie également après un geste de revascularisation
coronaire (rétablissement d'un flux sanguin satisfaisant pour le muscle
cardiaque) comme – par exemple – un pontage ou une angioplastie. Après
pontage, le risque de réintervention à un an est multiplié par 2,5 pour
ceux qui restent fumeurs (Référence : Voors AA et al Circulation
1996; 93: 42-7). Le risque de décès ou d’infarctus est multiplié par 1,4
dans les 4,5 ans qui suivent une angioplastie si le tabagisme n’est pas
arrêté (Référence : Hasdai D et al N Engl J Med 1997; 336:
755-61).
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