rgence cardiaque : Apprenez les gestes qui sauvent

 

Des décès injustifiés

Chaque année, 40.000 à 60.000 personnes meurent en France d’une mort subite cardiaque. L’infarctus est le principal responsable .Il se produit lorsque les artères du cœur se bouchent et n’assurent plus l’apport en oxygène et en substances nutritives au muscle cardiaque.

Face à l’accident cardiaque aigu, chaque minute compte et le temps perdu c’est une vie de perdue.

Dans la majorité des cas, les victimes d’un arrêt cardiaque étaient déjà identifiées comme des malades cardiaques et suivaient un traitement.

 

La chaîne de survie

Un grand nombre de ces morts pourraient être évités si les témoins étaient formés à intervenir en attendant les secours médicalisés : de moins de 2% de survie dans les cas de morts subites, nous pouvons atteindre 8 à 10 % de survie voire 20% lorsque les victimes d’un arrêt cardiaque sont prises en charge suffisamment tôt. Chaque citoyen peut un jour se trouver confronté à un tel événement et ce que les gens ignorent c’est qu’ils constituent le premier maillon de toute une chaîne de secours : la chaîne de survie.

 

Cette chaîne constituée par 4 maillons se trouve déclenchée par l’alerte immédiate du 15 ( SAMU ) par le premier témoin. La mise en place du 2ème maillon est poursuivie à travers l’application de gestes de secourisme ( libération des voies aériennes, ventilation artificielle et massage cardiaque ). Le troisième maillon représenté par la délivrance d’un choc électrique ( défibrillation ) constitue le seul traitement efficace face à un rythme cardiaque de fibrillation ventriculaire. Ce rythme apparaît lorsque la victime d’une mort subite cardiaque s’effondre et peut être maintenu à travers la réalisation d’un massage cardiaque et d’une ventilation artificielle. Le quatrième et dernier maillon de cette chaîne est constitué par les secours médicalisés pompiers ou SMUR dont l’objectif est d’apporter sur place la thérapeutique médicamenteuse de réanimation.

   

Les deux premiers maillons qui représentent 50% de la totalité de la chaîne sont à réaliser par le public. En France, ils fonctionnent très mal puisque moins de 5% de la population est formée aux gestes de survie. Malgré les améliorations des thérapeutiques médicales apportées ces dernières années, il y a encore trop de morts injustifiés.

 

Chacun d’entre nous peut sauver une vie

Face à ce drame une seule solution : rendre efficace la chaîne de survie extra-hospitalière avec la sensibilisation de chacun d’entre nous à travers l’apprentissage des gestes qui sauvent et la multiplication du 3ème maillon de la chaîne : la défibrillation.
Chacun d’entre nous devrait apprendre à reconnaître un arrêt cardiaque, désobstruer les voies aériennes, faire du bouche à bouche, pratiquer un massage cardiaque externe et passer une alerte de qualité au SAMU.

Une prise en charge efficace de la mort subite cardiaque n’est possible qu’à travers la réalisation rapide des gestes de secourisme : au delà de trois minutes d’arrêt cardiaque, les chances de survie diminuent de 10% en moyenne après chaque minute en l’absence de geste de survie. Une des dernières avancée en matière de secourisme est l’arrivée sur le terrain d’appareils capables d’identifier le rythme cardiaque pour lequel il existe une indication de choc électrique. Ce type d’appareil, léger et peu encombrant présente un atout principal : il fonctionne de façon entièrement automatique. Il suffit de disposer des électrodes spécifiques sur la poitrine nue d’une victime en arrêt cardiaque ( c’est à dire inconsciente, qui ne respire pas et sans battement cardiaque perceptible au niveau d’un pouls ). C’est l’appareil muni d’une batterie spécifique qui effectuera l’analyse du tracé cardiaque, si nécessaire indiquera à l’opérateur de donner un choc électrique et délivrera cette décharge électrique. Une nouvelle génération d’appareils actuellement mis sur la marché bénéficie d’une technologie des plus récentes permet de réduire la puissance du choc électrique et par la même préserve le travail du cœur. Pour être efficace, la défibrillation doit être effectuée dans les quatre minutes suivant l’effondrement de la victime en arrêt cardiaque.

Aux Etats–Unis, le développement du secourisme et l’enseignement de la défibrillation semi-automatique sont bien encrés dans les mentalités des citoyens de certaines villes. A Seattle par exemple, c’est plus de 40 % des personnes victimes d’un arrêt cardiaque qui bénéficient de gestes de survie avant l’arrivée des secours et qui peuvent être réanimées. En France on atteint des chiffres inférieurs à 5 %.
En France, deux décrets, parus en 1998, 1999 et complétés en juillet 2000 étendent l’autorisation de délivrance d’un choc électrique aux non-médicaux. Ainsi depuis peu, le troisième maillon peut être confié à des non-médicaux sous couvert d’une formation avec utilisation d’un défibrillateur semi-automatique : il s’agit des infirmiers, des masseurs kinésithérapeutes, des secouristes titulaires d’un CFAPSE ( Certificat de Formation aux Activités de Premiers Secours en Equipe ), des secouristes titulaires du certificat de formation aux activités de premiers secours avec matériel, des ambulanciers titulaires du certificat de capacité d’ambulancier et depuis juillet 2000 des manipulateurs en électro-radiologie.

 

Un secouriste formé peut intervenir au niveau des 3 maillons de la chaîne

Ainsi aujourd’hui, un secouriste formé à l’urgence cardiaque peut intervenir à lui tout seul dans 3/4 de la chaîne de survie. Pour cela un défibrillateur doit se trouver à portée de main. Pour l’instant en France seulement quelques catégories de personnes sont autorisées à défibriller après validation d’une formation initiale et/ou d’une formation continue, délivrées dans les conditions définies par les ministères de la Santé et de l’Intérieur .

Parmi les objectifs à court terme de l’ensemble des acteurs des secours extra-hospitaliers figurent l’apprentissage des " gestes qui sauvent " auprès du public et la démocratisation de la défibrillation semi-automatique auprès des catégories de personnes concernées par les décrets.

 

Des rendez-vous au niveau du Haut-Rhin

Au niveau du département du Haut-Rhin, le SAMU 68 et l’ensemble de la communauté médicale se sont fixés pour objectif d’installer des défibrillateurs semi-automatiques dans les ambulances privées, à bords des ambulances des sapeurs-pompiers, au niveau des services de soins dans les hôpitaux et les cliniques privées et dans les associations de secouristes puis à plus long terme au niveau de tous les lieux publics. Le défibrillateur semi-automatique doit donc rejoindre les infirmeries des entreprises les bureaux et les aéroports, les semaines de sports, les lieux de loisirs, les grands ensembles commerciaux...

Pour assurer la pleine efficacité de cette chaîne de survie une formation minimale bien codifiée à travers des textes réglementaires est nécessaire.

 

 

" URGENCE CARDIAQUE : la chaîne des secours est prête à intervenir et vous ? "